1. Quelles nouvelles initiatives mettez-vous en place ?
A.R. « Le think tank LIR- IMAGINONS LA SANTE s’engage à construire une vision prospective de la santé à 5 ans qui s’appuiera sur les connaissances qu’il est envisageable dès aujourd’hui de documenter pour anticiper l’arrivée du progrès. Expliquer comment les innovations (progrès thérapeutiques et solutions de E-santé) vont se concrétiser, quelles en seront les conséquences sur les pratiques médicales de demain, et quels seront les bénéfices pour les patients dans les 3 ans à venir.
Nous passerons ensuite de la réflexion à l’action, en mettant en place, une plate-forme d’échange dédiée au déploiement des innovations disruptives dans le domaine de la Santé.
Nous avons l’ambition de créer un nouvel espace de dialogue public-privé. Les acteurs privés de l’innovation qui rejoindront ce projet auront la possibilité, pendant deux jours, en vase clos, d’échanger avec des opérateurs, industriels, prescripteurs et payeurs impliqués dans la chaine des nouveaux parcours de soins. Les décideurs publics seront aussi conviés, pour partager les enjeux clés du déploiement de ces innovations, identifier les principaux chantiers à anticiper. A l’issue de chaque rencontre, les nouvelles trajectoires de l’innovation seront diffusées sur les réseaux sociaux, à l’aide d’une stratégie dédiée à ce dispositif. »
2. Aujourd’hui un des axes de travail du LIR est sur les données de santé, pourquoi vous engagez vous sur cette question ?
A.R. « Nous souhaitons montrer, à partir d’expériences étrangères, la valeur des données de santé pour améliorer les parcours de soins et remettre les patients au centre du système de santé, évaluer les innovations de santé de manière continue, en impliquant dans nos échanges tous les acteurs publics et privés concernés. En France, de nombreux freins subsistent tant la question de la donnée de santé est complexe et les idées reçues sont tenaces. »
3. Du point de vue des industriels, comment les données de santé peuvent-elles être utiles pour démontrer la valeur pour le patient et ainsi faire émerger un nouveau business model ?
A.R. « De nouvelles approches de financement pourraient être adoptées sur la base des données de santé de vraie vie spécifiquement pour des molécules innovantes.
Il faut ainsi conditionner le niveau de prise en charge, par la solidarité nationale, aux résultats effectivement démontrés en pratique médicale courante. Il faut envisager des contrats de prix par indication, quand de nombreuses indications concernent une même molécule et envisager des paiements à la performance quand le critère d’évaluation est facilement évaluable. »
4. A la suite de l’annonce de la création du Health Data Hub, avez-vous des attentes particulières ? Comment comptez-vous contribuer à cette réussite ?
A.R. « Concrètement, le « Health Data Hub », prendra la forme d’un guichet unique, sécurisé dans l’objectif de permettre le partage des données de santé dans le respect du droit des patients et en assurant la transparence avec la société civile. Il mutualisera des ressources technologiques et humaines et constituera un outil de promotion de l’innovation pour faire de la France un leader des données de santé. Pour contribuer à cette réussite. Il est indispensable d’augmenter les échanges ouverts publics-privés. Sur la question de la collecte des données de vie réelle, Le LIR apportera son point de vue. Par exemple : les données de vraie vie permettent d’accroître les connaissances sur l’utilisation des traitements anti-cancéreux innovants, comme les immunothérapies, et ainsi avoir des engagements de prise en charge par la collectivité qui soient liés aux bénéfices réellement observés pour les patients.
L’exemple des immunothérapies est particulièrement flagrant car elles sont susceptibles d’avoir de multiples indications, dans des localisations tumorales ou des sous-populations différentes, mais aussi des combinaisons de traitement où le bénéfice réel apporté aux patients peuvent être variables ».
« Le Health Data Summit édition 2 a pour objectif de favoriser le partage d’expériences entre experts français et étrangers sur les données de santé (…)»
5. Le LIR organise la seconde édition du Healthcare Data Summit (HDS) qui aura lieu le jeudi 6 juin 2019, quels en sont les objectifs ?
A.R. « A la remise du rapport Villani, le Prédisent de la République nous a dit que la santé serait un secteur prioritaire pour le développement de l’intelligence artificielle. En encourageant l’intelligence collective, le LIR et ses partenaires ont décidé de contribuer en France au développement de l’I.A, mais en commençant par aligner les acteurs entre eux sur la question des données de santé. Loin du concept du colloque où, les arguments en silo s’enchainent, la seconde édition du Helathcare Data Summit est avant tout, un séminaire international prospectif qui sera dédié au partage d’idées sur l’usage des plateformes de données de santé, les données dans le soin pour la médecine du futur, les données de vie réelle et la régulation demain. »
6. Vous êtes également à l’initiative de l’opération S3 Odéon, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
A.R. « S3Odéon (prononcé « S trois Odéon ») a pour ambition de favoriser le rapprochement entre les Sciences, la Santé et la Société.
Les champs de la santé et du bien-être connaissent un foisonnement sans précédent de découvertes scientifiques et techniques, de projets innovants, de visions nouvelles. Que retenir des multiples annonces et débats ? Comment mieux associer le citoyen-patient-consommateur aux choix qui, demain, influeront sur sa santé et sur celle de ses proches ?
S3Odéon a vocation à donner au public, les clés pour comprendre les paris de la santé et soutenir les innovations qui lui paraissent souhaitables.
La 4ème édition a lieu le 5 octobre 2019 à 14H00. Ne loupez pas l’ouverture de la billetterie : le lundi 24 juin à 12H00 sur le site WWW.S3ODEON.FR.
Chaque année, une vingtaine de scientifiques, des philosophes, des économistes ou des entrepreneurs parmi les meilleurs de leur spécialité montent sur les planches du théâtre de l’Odéon. Devant 800 personnes, ils s’attaquent – sans note, sans diapositive, à des sujets qui ont suscité le débat, l’espoir, l’emballement médiatique ou la critique. En 7 minutes chrono, ils nous offrent de séparer le bon grain de l’ivraie sur un seul critère : la science.
Tous ses « acteurs » ont le désir de contribuer au partage de la connaissance, et à la diffusion d’idées, en veillant à ce que le propos soit compréhensible pour les non-initiés. Cette initiative citoyenne « non profit » bénéficie du soutien actif de plusieurs entreprises, associations et médias. »
Propos recueillis par Lucile LECOMTE & Camille EQUIPART.